Exemple mind mapping dans excel pour organiser ses projets et structurer ses données
Quand on parle de mind mapping, on pense souvent à des outils dédiés comme XMind, MindMeister ou Miro. Mais si ton quotidien tourne déjà autour d’Excel, pourquoi ne pas tout centraliser… directement dedans ? Oui, il est tout à fait possible de créer des cartes mentales efficaces dans Excel pour organiser ses projets, structurer ses données et même préparer des analyses.
Dans cet article, on va voir ensemble comment transformer une simple feuille Excel en véritable tableau de bord visuel : un mind mapping clair, modulable et surtout exploitable avec toutes les forces d’Excel (filtres, mises en forme, formules, etc.).
Pourquoi utiliser Excel pour faire du mind mapping ?
On pourrait se dire : “Encore un détournement d’Excel ?”. Mais en réalité, Excel coche beaucoup de cases pour le mind mapping :
- Tout le monde l’a (ou presque) : pas besoin d’installer un outil supplémentaire.
- Tu peux lier ta carte mentale à des données : budgets, plannings, listes de tâches… tout est déjà là.
- C’est ultra flexible : tu peux partir d’un schéma simple et le transformer en véritable système d’organisation.
- Tu gardes tout au même endroit : idées, suivis, KPIs, actions… dans un seul fichier.
Le but n’est pas de remplacer complètement les outils de mind mapping spécialisés, mais de te montrer comment Excel peut devenir ton “hub” pour organiser idées et projets.
Principe de base : adapter le mind mapping au monde tabulaire
Une carte mentale, c’est en gros :
- Une idée centrale
- Des branches principales (thèmes, grandes catégories)
- Des sous-branches (détails, tâches, infos, données)
Dans Excel, on peut représenter ça de deux façons complémentaires :
- Visuellement, avec des formes, des connecteurs et des mises en forme conditionnelles.
- Structurellement, en tableur classique : une ligne = un nœud de la carte, avec colonnes pour le niveau, le parent, le statut, etc.
L’intérêt ? Tu peux avoir une vue “mind map” pour réfléchir, et une vue “tableau structuré” pour piloter ton projet ou organiser tes données.
Préparer ta feuille Excel pour accueillir une carte mentale
Avant de te lancer dans le dessin de ta carte, prends 2 minutes pour préparer le terrain. Ça change tout.
Quelques réglages que je te conseille :
- Augmenter la largeur et la hauteur des cellules pour donner un côté “canvas” :
- Sélectionne toute la feuille (coin en haut à gauche entre A et 1).
- Fais un clic droit > Hauteur de ligne / Largeur de colonne.
- Mets par exemple 25 pour la hauteur et 4–5 pour la largeur (à ajuster selon ton écran).
- Masquer la grille pour un rendu plus propre :
- Onglet Affichage > Grille (décoche).
- Créer une zone centrale :
- Repère le centre approximatif de la feuille (genre colonne J/K, ligne 20/25).
- C’est là que tu placeras le thème principal de ta carte.
Tu te retrouves ainsi avec une sorte de tableau blanc… mais dans Excel.
Créer une carte mentale simple avec les formes d’Excel
On va partir d’un exemple concret : organiser un projet. Disons : “Lancement d’un nouveau site web”.
Objectif : obtenir une carte mentale qui répartit ton projet en grandes catégories (Contenus, Design, Technique, Marketing…) avec des sous-tâches.
Étapes :
- Ajouter l’idée centrale :
- Onglet Insertion > Formes.
- Choisis une forme de type rectangle aux bords arrondis ou ovale.
- Place-la au centre, ajoute le texte : Lancement site web.
- Applique une couleur de remplissage bien visible (par exemple bleu foncé) et un texte blanc.
- Créer les branches principales :
- Ajoute 4 à 6 formes autour du centre : Contenus, Design, Technique, SEO, Marketing, Suivi.
- Utilise une couleur par catégorie (ex : vert pour Technique, orange pour Marketing, violet pour SEO…).
- Relier les formes avec des connecteurs :
- Onglet Insertion > Formes > Lignes avec connecteurs (ceux qui “s’accrochent” aux formes).
- Relie le centre à chaque branche principale.
- Ajouter les sous-branches (les vraies actions) :
- Pour Contenus par exemple :
- Créer les pages principales
- Écrire les textes
- Prévoir les visuels
- Relire / valider
- Crée une petite forme par sous-tâche, positionne-la autour de la branche correspondante.
- Relie chaque sous-tâche à sa branche principale avec un connecteur.
- Pour Contenus par exemple :
En quelques minutes, tu as une vision claire de ton projet. Et tu es toujours dans Excel : tu peux déjà imaginer lier certaines tâches à des dates, des responsables, des budgets…
Astuce : lier ta carte mentale à un tableau structuré
Là où Excel devient vraiment intéressant, c’est quand ta carte mentale n’est pas juste un dessin, mais une porte d’entrée vers des données structurées.
Imaginons que chaque sous-tâche de ton mind map corresponde à une ligne dans un tableau. Tu peux par exemple créer une feuille “Tâches” avec les colonnes :
- Catégorie (Contenus, Design, etc.)
- Tâche
- Priorité
- Responsable
- Échéance
- Statut (À faire, En cours, Terminé)
Pour un lien rapide entre visuel et données :
- Donne à chaque sous-tâche un nom unique (un code ou un libellé exact).
- Dans ton tableau, reprends ce nom dans la colonne Tâche.
- Tu peux ensuite :
- Appliquer une mise en forme conditionnelle pour colorer les tâches terminées.
- Filtrer par responsable, par échéance, etc.
- Créer un tableau croisé dynamique pour analyser la charge par catégorie ou par personne.
Ce duo “mind map + tableau” est redoutable : le schéma te sert à réfléchir, le tableau à exécuter.
Exemple : utiliser le mind mapping dans Excel pour structurer des données complexes
Le mind mapping n’est pas réservé aux projets. Tu peux aussi t’en servir pour apprivoiser un jeu de données un peu intimidant.
Imagine que tu récupères un fichier avec :
- Des ventes par produit
- Par région
- Par canal (web, magasin, revendeur)
- Avec des remises, des marges, des coûts logistiques
Avant de foncer dans les formules, tu peux dresser une carte mentale pour comprendre la structure des données et ce que tu veux en faire.
Par exemple, ton idée centrale : Analyse des ventes. Autour, tu crées des branches :
- Dimensions (Produit, Région, Canal, Période)
- Indicateurs clés (CA, Marge, Volume, Panier moyen)
- Questions (Quels produits marchent le mieux ? Quelles régions sont en retard ?…)
- Données sources (Fichier ventes, Table produits, Table clients)
Ensuite, tu développes des sous-branches sous “Questions” :
- Top 10 produits par CA
- Régions sous la moyenne
- Évolution des ventes web vs magasin
- Impact des remises sur la marge
Ce travail préparatoire te permet :
- De clarifier les analyses à produire.
- De lister les tableaux ou TCD dont tu auras besoin.
- De planifier les formules (SOMME.SI.ENS, RECHERCHEX, INDEX/EQUIV, etc.) à mettre en place.
Tu peux même ajouter, sous chaque sous-branche, la feuille Exceltype de graphique
Option alternative : utiliser SmartArt pour un mind map “clé en main”
Si tu préfères aller plus vite, Excel propose une fonctionnalité intéressante : les SmartArt. Tu ne trouveras pas un modèle “carte mentale” pur et dur, mais certains layouts s’en rapprochent.
Pour y accéder :
- Onglet Insertion > SmartArt.
- Parmi les catégories, explore “Hiérarchie” et “Cycle”.
Tu peux notamment utiliser :
- Liste hiérarchique pour représenter des niveaux de détail.
- Hiérarchie horizontale pour montrer plusieurs branches principales.
Avantages :
- Tu peux ajouter/supprimer des éléments facilement.
- Les formes se repositionnent automatiquement.
- Les styles et couleurs sont gérés automatiquement.
Inconvénients :
- Moins de liberté de mise en page qu’avec des formes manuelles.
- Moins adapté aux cartes très organiques ou très volumineuses.
En pratique, pour un premier jet ou une petite carte mentale, c’est une solution simple et rapide.
Rendre ta carte mentale Excel encore plus utile : couleurs, liens, filtres
Une fois ta carte en place, quelques ajustements peuvent vraiment la faire passer au niveau supérieur.
- Utilise les couleurs comme code visuel :
- Couleur par catégorie de tâches (Contenus, Design, etc.).
- Ou couleur par priorité (rouge = urgent, orange = important, vert = à venir).
- Ajoute des liens cliquables :
- Clic droit sur une forme > Lien.
- Tu peux lier vers :
- Une autre feuille du fichier (par exemple la feuille “Tâches”).
- Un fichier externe (brief, cahier des charges, maquettes…).
- Une URL (outil en ligne, drive, Trello, etc.).
- Pense “impression” ou “présentation” :
- Adapte ta carte à une impression sur une page A4 ou A3.
- Ou prévois un zoom adapté pour la projeter en réunion.
Résultat : ta carte mentale n’est plus juste un joli dessin, mais un vrai centre de commande cliquable.
Idée de modèle : mind map de projet prêt à l’emploi dans Excel
Pour aller plus loin, tu peux te créer (ou télécharger) un fichier Excel qui te sert de base réutilisable pour tous tes projets. Par exemple :
- Feuille MindMap :
- La structure de base (idée centrale + principales catégories) déjà en place.
- Les couleurs et styles prédéfinis.
- Feuille Tâches :
- Un tableau structuré avec colonnes : Catégorie, Tâche, Responsable, Priorité, Échéance, Statut.
- Des listes déroulantes pour le statut et la priorité.
- Feuille Suivi :
- Un tableau croisé dynamique qui résume le nombre de tâches par statut, par catégorie ou par personne.
- Un graphique (barres ou donut) pour visualiser l’avancement global.
Tu n’as plus qu’à :
- Adapter les catégories à ton projet.
- Remplir la liste des tâches.
- Mettre à jour le mind map avec les sous-tâches importantes.
Au passage, si tu travailles souvent sur Excel, ce genre de modèle devient rapidement un réflexe : un nouveau projet, un nouveau fichier basé sur ce canevas.
Limites du mind mapping dans Excel (et comment les contourner)
Excel est puissant, mais ce n’est pas un logiciel de dessin. Il a donc quelques limites pour le mind mapping :
- Les grandes cartes deviennent vite denses :
- Si tu as plus de 50–100 nœuds, la lisibilité diminue.
- Astuce : crée plusieurs cartes par sous-thème plutôt qu’une énorme carte globale.
- Le repositionnement manuel peut être long :
- Dès que tu déplaces une forme, il faut parfois ajuster les connecteurs.
- Astuce : utilise les fonctions d’alignement et de distribution (Onglet Format de forme > Aligner).
- Pas d’extension automatique comme dans les logiciels dédiés :
- Tu n’as pas la création automatique de branches au clavier (Tab, Entrée, etc.).
- Astuce : dupliquer des groupes de formes pour gagner du temps.
Pour résumer : Excel est parfait pour des cartes mentales liées à des projets, à de la donnée ou à des analyses. Pour des cartes ultra-visuelles ou très créatives, un outil spécialisé sera plus confortable… mais tu pourras toujours revenir dans Excel pour le suivi opérationnel.
Et maintenant, à toi de jouer
La prochaine fois que tu démarres un projet, que tu dois structurer un gros sujet ou apprivoiser un fichier de données bien chargé, ouvre une feuille Excel vierge et pose-toi cette question : “Et si je commençais par une petite carte mentale ?”.
Tu peux partir de quelque chose de très simple :
- Une forme centrale pour le thème.
- 4–6 branches pour les grandes catégories.
- Quelques sous-branches pour les actions ou les idées clés.
Une fois que tu as ça, le reste suit naturellement : un tableau de tâches, un planning, un suivi, des graphiques… tout ce qu’Excel sait très bien faire.
Et si tu as déjà une façon bien à toi d’utiliser Excel pour le mind mapping (ou que tu veux que je t’aide à transformer ton idée en modèle), ce serait un plaisir d’en discuter et d’affiner ça ensemble.